CLICK !

C’est un phénomène qui fait froid dans le dos des grandes enseignes de distribution… En effet, selon un rapport de l’analyste One Click Retail paru le 16 janvier dernier, les ventes en ligne de la branche alimentaire d’Amazon ont littéralement explosé en 2017, atteignant —rien qu’aux Etats-Unis— les 2 milliards de dollars, soit une croissance de 59 % ! La part de marché du géant du net a même atteint les 18 % l’année dernière aux USA, soit deux fois plus que son principal concurrent, l’enseigne Walmart. Mais, Amazon enregistre également de très fortes progressions en Europe. C’est le cas en Allemagne et au Royaume-Uni, où les ventes ont atteint respectivement 245 et 209 millions de dollars, en progression de 54 et 56 %. Si aux Etats-Unis, l’explosion des ventes est en relation directe avec l’achat de la chaîne de supermarchés bio Whole Foods l’été dernier, en Europe, la tendance est aussi au beau fixe. Parmi les produits vedettes commandés sur Internet aux USA, on trouve les boissons (bières, vins et spiritueux) qui enregistrent des ventes de 350 M$ (+ 65 %), le café (325 M$, + 34 %), les produits de snacking (150 M$, +53 %), et les céréales du petit-déjeuner (150 M$, +38 %). Les produits frais ont généré moins de ventes que l’épicerie.

Néanmoins, les produits laitiers enregistrent un CA de 85 M$ aux Etats-Unis, devant la viande (50 M$), les surgelés (45 M$), et les fruits et légumes (40 M$). Le concept dédié, Amazon Fresh, réalise aussi de très belles performances partout où il est déployé (USA, Allemagne, Royaume-Uni et Japon), doublant ses performances en 2017, et atteignant 350 M$ de CA. Ces chiffres donnent le tournis. Certes, des experts soulèveront la question des profits générés par les ventes d’Amazon. Livrer des milliards de produits a un coût, que le client doit accepter de payer. Mais on ne peut nier cette tendance impressionnante des consommateurs pour ce nouveau mode d’achat alimentaire. Doit-on s’en inquiéter ? Du côté des enseignes de la GMS, on se prépare déjà au choc frontal. Pour le moment, notre secteur de la boulangerie-pâtisserie artisanale n’est pas encore atteint. Mais qui dit que le géant du net ne lorgne pas déjà sur une offre de pains, viennoiseries, pâtisseries ou sandwichs frais ? Déjà en 2017, les ventes de “Baking Supplies” au Royaume-Uni ont généré un CA de 10 millions de Livres Sterling, en progression de 21 %. Il va donc falloir dès maintenant observer de très près cette nouvelle tendance qui risque de rebattre les cartes du commerce alimentaire mondial.