Une activité contrastée dans les fusions et acquisitions mondiales 2024 en BVP
Selon la récente étude réalisée par Céline Ansart-Le Run d’Unigrains, en boulangerie-viennoiserie-pâtisserie (BVP), l’année 2024 se caractérise par une activité moyenne en nombre d’opérations de fusion et acquisition mais avec une dynamique contrastée entre le début et la fin d’année. Les crises successives impriment leur marque sur l’activité de fusions et acquisitions pour le secteur BVP au niveau mondial. La pandémie de COVID-19 a provoqué un premier coup d’arrêt en 2020 (75 opérations), vite rattrapé par une année record (111 opérations). Les crises qui lui ont succédé —géopolitique, alimentaire, énergétique et économique— ont à nouveau impacté négativement les transactions en 2022 (80 opérations) et en 2023 (72 opérations). Avec 87 opérations recensées, l’année 2024 revient dans la moyenne. Toutefois, si le premier semestre a fait montre d’un bon dynamisme, la léthargie s’est à nouveau emparée de l’activité sur la deuxième moitié de l’année. Les gros deals se concentrent essentiellement dans les mains des acteurs du vieux continent avec deux principales motivations : étendre son empreinte géographique et/ou de conforter sa position de leadership national ou européen. Parmi les importantes opérations réalisées en Europe, l’axe stratégique dominant est de gagner des parts de marché à un niveau supranational.
A titre illustratif, on peut citer :
• L’acquisition de DEWI BACK par l’Espagnol EUROPASTRY qui prend ainsi pied en Allemagne.
• La prise de contrôle de DOLCIARIA AQUAVIVA par VANDEMOORTELE qui conforte ses positions en Italie ; le groupe belge poursuivra cet objectif en réalisant l’acquisition de LIZZI début 2025. Il profite ainsi du rapprochement entre FORNO D’ASOLO et SAMMONTANA quelques mois plus tôt, suivi de quelques aménagements nécessaires vis-à-vis de l’Autorité de la concurrence italienne.
• Le rachat de PANDRIKS, présent aux Pays-Bas et en Allemagne, par le Français BRIDOR.
• Enfin, l’entrée sur le marché britannique du groupe français MENISSEZ au travers de l’acquisition de THE VILLAGE BAKERY.
Pour les leaders européens, l’attractivité des Etats-Unis ne se dément pas. Et la tendance n’est pas près de s’inverser avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. En ce sens, l’acquisition par le Suisse EMMI du leader européen de la pâtisserie surgelée MADEMOISELLE DESSERTS devrait permettre à ce dernier de pénétrer ce marché car le groupe helvétique est déjà présent industriellement sur des gammes complémentaires. VANDEMOORTELE est dans la même stratégie : l’acquisition de l’Américain BANNETON BAKERY, spécialiste des viennoiseries surgelées premium, marque une étape historique majeure pour le groupe.
L’environnement macroéconomique, commercial et géopolitique, pétri d’incertitudes, est source de risques pour les entreprises qui agiront avec prudence EN 2025. D’autres éléments sont néanmoins favorables à une bonne fin des opérations, comme la baisse des taux qui devrait se poursuivre cette année ou l’importance des liquidités disponibles détenues par les sociétés de capital-investissement. Afin d’affronter plus sereinement les éventuels obstacles à venir, les entreprises chercheront à renforcer leur base, en rationalisant leur activité et cédant leurs actifs non essentiels ou en réalisant des économies d’échelle au travers du rapprochement entre pairs.
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