L’étude « Speak Snacking » décrypte un marché résistant et innovant

En 2024, le marché du snacking confirme son rôle de moteur de la restauration commerciale, avec un chiffre d’affaires atteignant 22,3 milliards d’euros et 2,1 milliards de repas servis. Il représente désormais 38 % du chiffre d’affaires du secteur et 45 % des prestations servies. Selon l’étude “Speak Snacking” réalisée en partenariat entre le salon Snack Show et le cabinet d’étude Strateg’eat, alors que la restauration traditionnelle peine à retrouver son dynamisme, la restauration rapide, elle, se stabilise et continue d’attirer les consommateurs. Parmi les incontournables du snacking, la pizza confirme son statut de star incontestée : 46 % des Français la plébiscitent en 2024, contre seulement 31 % en 2021. Le burger, lui, conserve sa popularité avec 31 % d’adeptes, tandis que le sandwich marque un recul significatif, passant de 45 % en 2021 à 28 % aujourd’hui. Côté budget, l’inflation n’a pas freiné l’appétit des Français pour la restauration rapide. En moyenne, ils dépensent 12,67 € par repas pris sur place, soit 12 % de plus qu’en 2019. La livraison, qui s’est fortement développée ces dernières années, reste une option prisée, avec un coût moyen de 14,15 € par repas, en hausse par rapport aux 11,90 € de 2019. Toutefois, après des années de domination de la vente à emporter, une tendance se dessine : la consommation sur place regagne du terrain. En 2025, 73 % des consommateurs (vs 50 % en 2024) privilégient désormais cette option, tandis que la vente à emporter (72 % en 2024 vs 41 % en 2025) et la livraison (23 % en 2024 vs 11 % en 2025) connaissent un repli.

La boulangerie consolide sa position dans le snacking

Longtemps cantonnée au pain et à la viennoiserie, la boulangerie connaît aujourd’hui une transformation sans précédent. Cinq des vingt plus grandes enseignes de restauration en France sont désormais des enseignes de boulangerie ou de coffee-shop. Désormais, ces établissements ne se limitent plus au petit-déjeuner ou au goûter : ils deviennent de véritables lieux de restauration à toute heure de la journée, avec une offre de snacking de plus en plus élaborée. Loin du simple sandwich, l’offre s’élargit avec des gammes traiteur enrichies, des burgers gourmets et des pizzas artisanales, soutenues par des équipements toujours plus performants. Cette montée en puissance se reflète dans les préférences des Français en matière de snacking : 52 % choisissent une boulangerie, devant les pizzerias (51 %) et les fast-foods (41 %). « Le secteur de la boulangerie est en pleine transformation. Si le modèle traditionnel évolue, un nouveau format plus adapté aux rythmes de vie urbains émerge. Les boulangers qui développent le snacking et diversifient leur offre tout au long de la journée voient leur chiffre d’affaires progresser significativement. La nouvelle génération de boulangers mise sur une identité visuelle forte, jouant avec les couleurs et les volumes pour réinventer leur univers », affirme Béatrice Gravier directrice du salon Snack Show.

Le snacking, phénomène de « lâcher prise »

Selon l’étude Speak Snacking, un tiers des consommateurs français déclarent faire attention à chaque repas et 38 % à certains repas. À l’opposé, 14 % déclarent se faire plaisir sans réfléchir à chaque repas et 68 % à certains repas. La surveillance repose en priorité sur une attention sur les calories mais aussi sur de la transparence (fait maison, origine des produits, plus de légumes). Le “lâcher-prise” repose d’abord sur la consommation de recettes différentes de celles faites à la maison, une pâtisserie ou viennoiserie qui nous “fait de l’œil”, et une recette gourmande, même si elle est plus chère. Cela conforte l’idée que le snacking offre cette dualité et dispose de nombreuses solutions pour s’adresser à tous les besoins. Mais il s’agit d’abord d’un lieu de plaisir pour une expérience gourmande, différenciante. Les résultats montrent aussi une certaine incohérence, potentiellement liée à l’acceptation de différents comportements de consommation. En effet, 23 % des Français déclarent faire attention à leur alimentation tout en se faisant plaisir lors de certains repas.