La meunerie française s’engage vers un futur bas carbone
À l’occasion de sa convention annuelle qui s’est déroulée à Paris le 20 juin dernier intitulée “Les entreprises de la meunerie vers un futur bas carbone”, l’Association Nationale de la Meunerie Française (ANMF) affirme son ambition de réduire de 15 % les émissions directes et indirectes de GES (Gaz à effet de serre) du secteur à horizon 2030 (hors matière première). Les farines françaises affichent déjà une empreinte carbone parmi les plus faibles en Europe : 49g eq CO2/ 100 g de farine ; et ce, grâce à l’énergie électrique largement décarbonée des moulins, leur process maitrisé, et un approvisionnement complet en blé français. Un bilan positif, que les meuniers souhaitent encore améliorer en agissant sur plusieurs leviers de progrès : le transport, et l’optimisation de l’énergie et des process, afin d’atteindre une réduction de 15 % de leurs émissions en 2030. C’est une première étape pour répondre à l’objectif de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) de – 28 % à horizon 2030, que le secteur atteindra grâce à la baisse des émissions du blé. 89 % de l’empreinte carbone d’un kilogramme de farine provient du blé tendre2, avec un impact important et connu de la fertilisation azotée. Un enjeu de taille, la fertilisation azotée assurant à la fois le rendement des cultures et le taux de protéines des récoltes.
La décarbonation, un engagement filière
La décarbonation commence donc à la source, avec un travail étroit mené aux côtés des acteurs de l’amont agricole (semenciers, entreprises de la fertilisation, agriculteurs et organismes stockeurs), qui permet de conserver la qualité des blés et des farines attendus par les meuniers et leurs clients. Coté aval, la décarbonation de la filière nécessite une réelle adaptation des meuniers et de leurs clients, boulangers comme industriels, tels que l’utilisation de farines moins protéinées (pour les marchés qui le peuvent), l’évolution des recettes ou encore l’utilisation de nouveaux ingrédients issus des cultures des légumineuses… Ainsi, la réussite de la décarbonation passe par une mobilisation de tous les acteurs. Intercéréales, associé aux boulangers, a rédigé sa « stratégie bas carbone 2030 des grandes cultures », et poursuit ses travaux auxquels l’ANMF participe activement afin atteindre les objectifs de la Stratégie National Bas Carbone. « Dans nos métiers où les marges sont faibles, nos engagements vers des farines décarbonées doivent être rémunérés à leur juste valeur, de l’agriculteur jusqu’aux clients des meuniers. Le consommateur doit également prendre sa part », rappelle Jean-François Loiseau, Président de l’ANMF. Les produits céréaliers jouent un rôle structurant dans l’alimentation quotidienne. Le pain, en particulier, peut contribuer à l’apport recommandé de 30 grammes de fibres chaque jour. En intégrant des ingrédients comme les légumineuses, la filière enrichit ses produits en fibres et diversifie les apports protéiques. Ce travail participe à la fois à la transition alimentaire et à la lutte contre le changement climatique. Le chemin vers une meunerie bas carbone est exigeant, mais porteur d’opportunités. Il appelle à une transformation cohérente de tous les maillons de la chaîne, des champs aux moulins, des producteurs aux consommateurs. L’ANMF montre qu’il est possible de conjuguer décarbonation, innovation, qualité nutritionnelle… et plaisir de manger du bon pain. « La qualité nutritionnelle est une alliée de la décarbonation. Nos travaux répondent à un double objectif : proposer des produits sains et bons tout en construisant une filière durable et rentable, créatrice de valeur, d’emplois et d’attractivité », conclut Jean-François Loiseau.
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