La meunerie française face à ses défis !
L’Association Nationale de la Meunerie Française (ANMF) a tenu sa convention annuelle au cœur de la superbe Halle aux Grains de Blois (Loir-et-Cher) sous la présidence de Jean-François Loiseau, avec une thématique résolument tournée vers l’avenir : « Moudre l’avenir : regards croisés sur la meunerie en Europe ». Après plusieurs années de stabilité, le secteur enregistre une hausse de son chiffre d’affaires qui passe de 1,7 milliards d’euros € en 2021 à 2,21 Mds€ en 2023. Une hausse des prix des farines nécessaire, du fait de l’augmentation très élevée des charges (blé et énergie). Les livraisons de farine sont quant à elles en léger recul (-2,3%) sur cette même période. Les meuniers n’ont pas intégré la totalité de l’inflation dans le prix final de la farine, du coup, l’évolution du chiffre d’affaires ne s’est donc pas traduite par une croissance de la rentabilité qui s’est au contraire dégradée (-52 % entre 2017 et 2022 de l’indicateur marge brute de la meunerie dans le prix de la baguette). Malgré tout, la meunerie française se veut résiliente. Elle poursuit son renouvellement générationnel et recrute, avec 97 % des entreprises qui offrent des postes. Aujourd’hui, près de 25 000 postes sont à pourvoir dans les métiers de la meunerie et de la boulangerie. Encore trop méconnus, les métiers de la meunerie offrent pourtant de belles perspectives de carrières. Alors que 97 % des meuniers et 70 % des boulangers recrutent dans plus de 200 métiers différents, et qu’un moulin ou une boulangerie se trouvent en moyenne à moins de 5 km de chaque Français, les occasions de se passionner pour la filière n’ont jamais été aussi nombreuses. C’est pourquoi l’ANMF, en partenariat avec la FEB (Fédération des Entreprises de Boulangerie) et la CNBPF (Confédération Nationale de la Boulangerie Pâtisserie Française), a lancé en avril la plateforme web ChasseursDeGraines.fr : un site à l’architecture et au designs épurés, comprenant interviews métiers, fiches métiers, guide des formations et enfin, une carte interactive. Point central du site, cette carte interactive permet d’identifier, dans la page dédiée à la meunerie, les moulins offrant visites, stages, alternances, ou postes en CDD ou CDI. Grâce à une campagne de communication massive impliquant la fabrication de plus de 55 000 000 de sachets baguettes, plus de 500 000 vues sur nos réseaux et plus de 30 d’articles, émissions et interviews, ChasseursDeGraines.fr a déjà reçu près de 16 000 visites en deux mois.
Objectif RSE pour la filière
La meunerie est également une industrie agroalimentaire moderne, tournée vers les problématiques sociétales. Avec des approvisionnements locaux pour les produits du quotidien (baguette, biscuits, viennoiserie…), la farine est depuis toujours un produit naturellement sobre (0.49 g eq CO2/g de farine), et la meunerie une bonne élève des engagements RSE. Lors de sa convention de 2021, l’ANMF avait annoncé son objectif de « 100 % des meuniers engagés en RSE ». Trois ans plus tard, l’objectif est en passe d’être atteint avec 89 % des volumes de farine produits par des entreprises engagées dans des démarches RSE à date, contre 65 % en 2021. Pour accompagner ces entreprises et susciter l’engagement des autres, l’ANMF a créé des outils spécifiques et adaptés à leurs besoins (Autodiagnostic ; Guide « comment se lancer en RSE », Recueil de bonnes pratiques appliquées en meunerie, …). La meunerie française fait donc principalement face à deux défis : « Le défi de l’attractivité de nos métiers et du recrutement des talents et le défi de la modernisation de nos outils pour rester compétitifs et décarboner notre activité. Pour relever ces défis, nos entreprises doivent retrouver de la rentabilité. Année après année, les marges nettes des entreprises de la meunerie se contractent. La qualité et l’excellence ont de la valeur, faisons-le savoir ! », a résumé Jean-François Loiseau.
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