La meunerie française face à la hausse de l’ensemble de ses coûts

C’est le 17 juin prochain que l’Association Nationale de la Meunerie française (ANMF) organise sa Convention annuelle à la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon. Sous un thème fédérateur “La farine, un produit de sens et de sensations”, les professionnels de la meunerie échangeront sur l’avenir de la filière blé, farine et pain, dans un contexte exceptionnellement tendu.  Avant le conflit en Ukraine, les entreprises de la meunerie faisaient déjà face à une hausse inédite et historique du prix du blé tendre, autour de 290 €/t en novembre 2021 (+40 % n-1), avant d’atteindre des sommets inégalés depuis le début de la guerre en Ukraine, à plus de 400 €/t mi-mai (+100 % en un an). Les meuniers s’approvisionnent exclusivement en blé français, largement disponible, mais ils subissent les tensions du marché mondial, que la guerre en Ukraine et l’immobilisation des récoltes dans le pays ont exacerbé ces deux derniers mois. Les meuniers achètent du blé tout au long de l’année, qu’ils transforment en farine et subissent donc ces hausses, dès maintenant. Premier poste de coût des entreprises, l’augmentation du prix du blé se cumule par ailleurs avec les augmentations du prix de l’électricité pour alimenter les moulins, et du gazole pour les camions qui livrent chaque jours les milliers de boulangeries de France et les clients industriels. Sur l’énergie notamment, l’ANMF attendait du plan de résilience français un accompagnement pour traverser ces turbulences. La dernière communication du gouvernement sur le bouclier énergétique qui détaille les critères retenus, confirme que très peu d’entreprises de la filière pourront bénéficier de ces aides.

 Préserver la marge des entreprises : un enjeu social et économique majeur 

L’ensemble de la filière subit cette montée des coûts qui se traduit par une baisse de la marge des opérateurs à un point critique. Pour Jean-François Loiseau, Président de l’ANMF : « cette situation est inédite dans l’histoire de la meunerie et met les entreprises à l’épreuve de la résilience. Il est de la responsabilité de chaque acteur de la chaine de valeur de prendre en compte l’augmentation historique des coûts, sans quoi les PME et TPE de nos territoires seront en très grande difficulté. La meunerie ne peut plus rogner ses marges comme elle l’a fait ces dernières années. La répercussion de la hausse des coûts tout au long de la chaîne jusqu’au consommateur est vitale. Si ces hausses sont nécessaires, elles n’auront qu’un impact limité sur le produit final : quelques centimes pour la baguette. »

 Convention annuelle ANMF, rendez-vous fédérateur de concertation pour la filière 

 C’est dans ce contexte tendu que l’ANMF réunira ses adhérents et les acteurs de la filière le 17 juin à la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon, pour sa convention annuelle sous la thématique “La farine, produit de sens et de sensations”. « Malgré une période très compliquée, nous souhaitons mettre en lumière la farine, produit historique dans le repas des français, et présenter l’excellence des acteurs de notre filière dans un lieu nouvellement inauguré qui célèbre la gastronomie française », souligne Jean-François Loiseau. Cet événement fédérateur pour la filière permettra également d’échanger sur nos atouts pour préserver la richesse et l’excellence de la filière blé-farine-pain française.