Énergie : une situation inédite et alarmante pour la meunerie française !
L’Association Nationale de la Meunerie Française (ANMF) a organisé le 17 novembre dernier pour ses adhérents, une “Journée Meunerie-Énergie”. Cette journée de travail avec des professionnels du secteur de l’énergie, de partage d’expérience entre meuniers, et de dialogues visait différents objectifs. Pour Jean-François Loiseau, Président de l’ANMF : « La hausse drastique des coûts de l’électricité, suite à celle du blé, constitue une menace sans précédent pour la rentabilité de la meunerie française. Notre rôle est d’accompagner les adhérents dans la lisibilité de la situation, de partager avec eux des expertises et de trouver des solutions à court, moyen et long terme. » En effet, les moulins qui renouvellent leur contrat électricité cette année peine à trouver des fournisseurs et ces derniers proposent des tarifs très élevés, qui ne sont pas supportables par les entreprises, qui voient leur facture multipliée par 4 voire 7. Le marché de l’électricité français mène les entreprises de la meunerie à une situation économique alarmante, alors que les entreprises ont déjà été malmenées du fait de l’augmentation du prix du blé depuis 1 an. Après le pic historique à 430 €/t atteint en mai, le prix du blé reste à des niveaux très élevés. A cette situation s’ajoute une incompréhension de la part des opérateurs de la farine, qui ne peuvent prétendre aux aides d’urgence mises en place par l’état du fait de critères inadaptés. Quant à l’ »amortisseur électricité », il est très intéressant d’un peu de point de vue opérationnel, avec une action directe sur les factures d’électricité, mais il apporte une protection trop limitée, et n’aura au final qu’un faible impact. « Les dispositifs d’aide de l’Etat ne sont pas suffisants. Les meuniers ne sont pas éligibles aux aides d’urgence ; et l’encadrement du prix de l’électricité « amortisseur » annoncé par le gouvernement est très insuffisant. Au dela d’un coût de l’électricité de 180 euros/Mwh, l’avenir de nos entreprises est compromis. Nos voisins polonais, espagnols, allemands… protègent leur industrie en captant les prix de l’électricité. Nous attendons un engagement similaire pour l’industrie agroalimentaire qui a été en première ligne pendant la crise COVID », insiste Jean-François Loiseau. Les moulins sont engagés depuis plus de 10 ans dans la réduction de leur consommation énergétique. L’ANMF mène actuellement une étude d’ampleur, pour optimiser encore le process de production de farine afin de réduire les dépenses d’énergie. Les résultats sont attendus en 2023. Autre solution envisagée : orienter les meuniers vers la production d’énergie –en photovoltaïque ou en hydroélectrique– quand ils le peuvent, réfléchir à des stratégies d’effacement ; et partager des bonnes pratiques entre professionnels.
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