Une situation délicate pour la Meunerie Française
Dans sa récente étude sur l’environnement économique de la meunerie, l’Association Nationale de la Meunerie Française (ANMF) révèle que, malgré une inflation historique des charges de toute la filière —et en premier lieu du maillon meunerie impacté par l’augmentation des prix des céréales et de l’énergie— l’inflation du prix du pain reste inférieure à l’inflation des produits alimentaires. La hausse spectaculaire du prix de blé, commencée mi-2021 jusqu’en juillet 2022, n’a été prise en compte qu’à retard dans les prix de la farine au cours de l’année 2022 (suivi des indices INSEE). Prix qui se sont stabilisés depuis le mois de juillet, en même temps que le prix du blé. Ce ralentissement illustre la difficile répercussion de l’ensemble des charges des moulins : carburants, emballages entre autres mais surtout l’électricité ; à l’ensemble des maillons et jusqu’au consommateur. L’inflation du pain est ainsi deux fois inférieure à la moyenne de l’inflation de l’ensemble des produits alimentaires sur les mois d’octobre et novembre 2022. Face à cette situation, l’ANMF affirme que l’on « peut craindre une nouvelle contraction des marges des entreprises de la meunerie en 2023, marges déjà à leur plus bas niveau en 2022. A craindre également : le report des investissements, et de nouveaux recours au prêt.»
Evolution de l’inflation alimentaire et du pain
Malgré les récentes hausses des prix de la baguette en boulangerie, l’ANMF indique que l’inflation sur le pain reste très en deçà de celle de l’ensemble de l’alimentation. Comparé au reste des produits alimentaires, le pain a peu augmenté, alors que chaque maillon de la filière fait face à des hausses historiques de ses charges (matières premières et énergie par exemple). Les céréales ont connu la plus forte hausse de prix de l’ensemble des produits agricoles1 en 2022. Cette hausse s’est directement répercutée sur les coûts de production de la farine. Quant au produit phare des produits alimentaire à base de farine, le pain, il connaît une inflation moyenne inférieure à l’inflation de l’ensemble des produits alimentaires. La hausse mensuelle des Indices de Prix à la Consommation (IPC) a même atteint 12 % sur les mois d’octobre et novembre par rapport aux mêmes mois de 2021, contre 6-6,5 % pour le pain. Cette situation illustre la difficulté des clients des meuniers à prendre en compte la multiplication des hausses des charges observées depuis début 2022, contrairement aux autres secteurs alimentaires.
Des aides insuffisantes pour la meunerie
Toutes les entreprises ne sont pas éligibles aux aides. En effet, l’accés aux aides dépend du statut de l’entreprise (TPE, PME ou ETI) et si elle répond aux critères d’énergo-intensivité. Pour les entreprises éligibles, le montant des aides en place varie en fonction des tarifs souscrits par les moulins avant la crise énergie. Cette disparité de traitement entre les entreprises perturbe la concurrence entre les opérateurs. En fonction de la date de renouvellement de leur contrat, certaines entreprises sont très impactées par la hausse spectaculaire de l’électricité de l’automne et sont fortement désavantagées. Les aides de l’Etat, quand elles sont accessibles, diminuent cet impact, sans leur permettre de bénéficier d’un coût raisonnable de l’électricité.
La newsletter
Pour ne pas perdre une miette de l'actualité Boulangeries-Viennoiseries-Pâtisseries, rejoignez nos lecteurs !