Des pâtisseries produites avec du blé fertilisé à l’urine chez Tomo
La pâtisserie Tomo à Paris 2e, qui a la spécificité de mixer des créations de la tradition du “Wagashi” japonais et de la Pâtisserie à la française, s’est associée le 14 mai au programme de recherche-action OCAPI (Organisation des cycles Carbone, Azote, Phosphore dans les territoires) qui étudie l’utilisation de l’urine en agriculture en tant que fertilisants agricole, afin de proposer des pâtisseries issues d’une agriculture circulaire et durable. Pendant toute cette journée, les fameux Dorayaki —des sortes de pancakes japonais fourrés à la pâte de haricot rouge— produits par la pâtisserie Tomo, ont été confectionnés avec une farine provenant de blé fertilisé avec des engrais issus de l’urine dans des champs tests en Île-de-France. Il s’agit d’une nouvelle étape clef dans le travail mené par les chercheurs du programme OCAPI porté par l’École des Ponts ParisTech et le LEESU (Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains). Ce projet bénéficie aussi du soutien de l’association Circulus qui cherche à favoriser la transition des systèmes alimentation/excrétion. L’enjeu de ce programme de recherche est de favoriser une transformation profonde de notre agriculture et de notre alimentation, dans une optique de sobriété, de résilience, de retour au sol des matières, de convivialité et de justice sociale. Évidemment, les Dorayaki eux-mêmes ne contiendront pas d’urine ! Les fertilisants produits à partir de l’urine ont été mis dans la terre, pour fertiliser les champs qui ont fait pousser le blé. Avec l’aide de l’association Circulus, ce blé a ensuite été écrasé pour produire la farine utilisée dans la pâte des Dorayaki. Les essais ont montré que l’urine humaine pouvait remplacer les engrais de synthèse, dont la production est polluante et dépendante du gaz fossile. De plus, le fait de collecter l’urine à la source permet de ne pas la mélanger aux eaux usées où elle devient une pollution dans nos rivières en stimulant la croissance des algues. La production de fertilisant à partir d’urine humaine favorise une agriculture circulaire et durable, et permet de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre (en comparaison avec le système actuel où nous utilisations des engrais de synthèse et urinons dans l’eau potable des toilettes).
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